Dieu m’attend comme un amoureux
Ai-je déjà pensé que, lorsque je vais à la messe, je vais en réalité à la rencontre du Seigneur qui m’attend ? Il m’attend comme un amoureux attend sa fiancée à qui il a donné rendez-vous ! Quelle joie pour lui quand il l’aperçoit ! Quel bonheur que ce temps passé ensemble !
J’imagine peut-être que Dieu est bien lointain, indifférent à mon égard, et que tant que je n’ai pas tué ou volé, je suis « en règle » avec lui pour aller au paradis. Quelle idée mesquine de Dieu ! Non, Dieu n’est pas lointain ni indifférent. Dieu a fait sortir d’Egypte son peuple. Il a fait alliance avec lui et l’a enseigné par sa loi et les prophètes. Plus encore, le Père a envoyé par amour son propre Fils, Jésus, pour vivre avec nous et sauver du péché tous les hommes par sa mort sur la Croix. Et comme si cela ne suffisait pas, quand Jésus ressuscité est remonté au ciel, il nous a envoyé son Esprit Saint et il nous a donné l’Eucharistie pour rester avec nous. Et depuis 2000 ans, des millions de chrétiens vivent de l’Eucharistie. Oui, Jésus, Dieu en personne, est présent dans chaque Eucharistie, à chaque messe, pour être avec moi ! J’ai tellement de prix à ses yeux qu’il veut me rencontrer. Il me donne rendez-vous à la messe : vais-je rester indifférent à son amour ?
Méditation du Saint Curé d’Ars
Un beau texte de Saint Jean-Marie Vianney peut nous aider à entrer davantage dans la réalité de la messe :
« Jamais nous n’aurions pensé demander à Dieu son propre Fils. Mais ce que l’homme n’aurait pas pu imaginer, Dieu l’a fait. Ce que l’homme ne peut pas dire ni concevoir, et qu’il n’aurait jamais osé désirer, Dieu, dans son amour, l’a dit, l’a conçu et l’a exécuté. Aurions-nous jamais osé dire à Dieu de faire mourir son Fils pour nous, de nous donner sa chair à manger et son sang à boire ? Si tout cela n’était pas vrai, l’homme aurait donc pu imaginer des choses que Dieu ne peut pas faire. Il serait allé plus loin que Dieu dans les inventions de l’amour ? Ce n’est pas possible » (Monnin, Esprit du Curé d’Ars, p.97-98).
Pour avancer concrètement
Et si nous renouvelions notre regard sur la messe ? Nous qui sommes fatigués par les difficultés de ce monde si complexe, ne restons pas assoiffés quand Jésus veut nous désaltérer en abondance à la messe !
Pour avancer spirituellement, nous vous proposons aujourd’hui deux choses :
- si je vais rarement à la messe, pourquoi ne pas décider d’y aller ce dimanche ? Au moins pour « faire l’essai » de voir différemment la messe ! Vous trouverez sur ce site tous les horaires des messes en France : https://messes.info/
- si je vais régulièrement à la messe, pourquoi ne pas décider de renouveler mon regard sur la messe ? Voir la messe comme un échange d’amour avec le Seigneur, et mettre de côté ce qui m'irrite. Voici un beau texte biblique à méditer qui peut nous aider : « Mon épouse, je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. Et de là-bas, je lui rendrai ses vignobles et je ferai de la vallée d'Akor une porte d'espérance. Et là elle répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle monta du pays d'Egypte. Et il adviendra en ce jour-là -oracle du Seigneur- que tu m'appelleras « mon mari », et tu ne m'appelleras plus « mon baal, mon maître ». […] Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai à moi par la justice et le droit, l'amour et la tendresse. Je te fiancerai à moi par la fidélité et tu connaîtras le Seigneur. » (Osée 2, 16-22).
Jésus est "Le Pain Vivant"
La messe n’est pas une suite de chants, de lectures et de prières pieuses. La messe, c’est le mémorial de la Passion et de la Résurrection du Christ. Pas un simple rappel, mais une actualisation. Autrement dit, la réalité la plus profonde de ce qu’a vécu Jésus sur la Croix, nous la vivons comme si elle se passait aujourd’hui à la messe : Jésus se livre par amour pour nous !
Le signe que Jésus se livre à nous, c’est l’hostie : ce morceau de pain devient son Corps (c’est ce qu’on appelle la « transsubstantiation »). Ce signe n’est pas un symbole, c’est la pure réalité. Sauf que nous ne voyons pas cette réalité avec nos yeux de chair. Heureusement ! Oui, heureusement que nous ne voyons pas directement Jésus sous l’apparence du pain : d’une part, ce serait bien étrange de manger de la chair, et d’autre part, on verrait Dieu face à face, ce que nous ne pourrions pas supporter sans mourir. Comme le dit Sainte Thérèse de Lisieux, Jésus « se voile par amour » sous l’apparence du pain et du vin. Nous pouvons ainsi communier facilement, mais cela suppose que nous ayons la foi.
« Ceci est mon Corps, livré pour vous » (1 Co 11, 24)
Notre foi en la présence réelle de Jésus sous l’apparence du pain et du vin consacrés s’appuie sur les paroles mêmes de Jésus :
« La nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, 24 puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : “Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi.” 25 Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi.” 26 Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11, 23‑26)
Jésus n’a pas dit que le pain était un symbole ! Il a dit : « ceci est mon corps ». Et pour être ainsi présent tous les jours au milieu de nous, il a institué les prêtres pour célébrer ce mystère de foi : « Faites cela en mémoire de moi ».
Rencontrer Jésus dans L'Eucharistie
Oui, « il est grand le mystère de la foi » ! Nous croyons que Jésus, à chaque messe, se rend réellement présent en son Corps et son Sang, en son Ame humaine et sa Divinité. Par pur amour gratuit, pour nous nourrir, nous sauver, être notre force dans les épreuves et nous conduire à son Père.
Une des façons de progresser dans la vie chrétienne est donc de renouveler notre foi en la présence réelle de Jésus sous le voile de l’hostie.
- Concrètement, pourquoi ne pas nous concentrer particulièrement au moment de la consécration, depuis le moment où le prêtre étend les mains en disant « sanctifie ces offrandes », jusqu’à « il est grand le mystère de la foi » ?
- On peut aussi s’aider de son corps pour prier : pourquoi ne pas se mettre à genoux pendant ce moment ? Ce beau geste qui s’était perdu dans les années 1970 est aujourd’hui redécouvert par beaucoup : c’est une vraie aide pour prendre conscience de la présence de Jésus et pour l’adorer comme notre Seigneur et notre Dieu.
- Nous pouvons aussi mieux nous préparer à recevoir Jésus : ai-je par exemple pris le temps de me confesser récemment pour offrir au Seigneur un coeur pur pour l'accueillir ?